La résilience est la capacité des enfants et des adolescents à sortir plus forts de situations stressantes et difficiles, où leur bien-être physique et émotionnel est menacé. Elle ne se limite pas à faire face et à s’adapter aux difficultés ; elle implique de surmonter l’adversité et d’être transformé par elle. Le terme provient de la mécanique et indique la mesure dans laquelle les matériaux peuvent résister à la destruction. En psychologie, la résilience fait référence à la capacité d’un individu à surmonter l’adversité et à se reconstruire par la suite.
Parler de résilience n’implique pas d’éviter ou d’éliminer la souffrance, mais plutôt de lui donner un contexte significatif – un contexte de force et d’humanité. Elle reconnaît que si les problèmes ne peuvent être effacés, ils peuvent être dotés d’une signification plus gérable, voire transformatrice. La résilience implique un processus de confrontation et d’adaptation aux difficultés, dans lequel interviennent des facteurs internes et externes.
Des auteurs comme Manciaux, Vanistendael, Lecomte et Cyrulnik définissent la résilience comme la capacité des individus ou des groupes à continuer à se projeter dans l’avenir malgré des événements déstabilisants ou des traumatismes. Elle englobe la capacité à construire une vie digne dans des circonstances défavorables.
Dans les études récentes, la résilience est considérée comme un processus qui implique des facteurs sociaux et intrapsychiques, englobant une interaction réussie entre l’individu et son environnement. Ce processus se déroule au sein d’un système social complexe, influencé à la fois par des attributs personnels et des facteurs externes, tels que l’environnement familial, social et culturel. En fin de compte, la résilience implique une combinaison de traits personnels et de systèmes de soutien externes qui permettent aux individus de surmonter l’adversité avec succès.
L’autonomisation des migrants, en particulier des enfants et des adolescents, par l’intelligence émotionnelle et la résilience est cruciale pour leur bien-être et leur intégration réussie dans de nouveaux environnements. Cela implique de reconnaître et d’encourager les différents facteurs et stratégies qui contribuent à leur résilience et à leur bien-être émotionnel :
- Établir des relations de confiance : Encourager les migrants à identifier les personnes de leur entourage en qui ils ont confiance et qu’ils respectent inconditionnellement. Favoriser les liens avec des personnes qui peuvent fournir des informations précises, servir de modèles et offrir un soutien en cas de besoin.
- Fixer des limites : Aidez les migrants à identifier les personnes qui fixent des limites claires, en leur indiquant ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Cela permet de réguler les comportements et d’identifier les dangers ou les problèmes potentiels.
- Encourager l’indépendance : Aider les migrants à reconnaître leur capacité à se débrouiller seuls et à être indépendants. Cela favorise l’autonomie et la confiance en leurs capacités.
- Apporter un soutien en cas de besoin : Veiller à ce que les migrants sachent où chercher de l’aide s’ils sont malades ou en danger. L’accès aux réseaux de soutien et aux ressources est essentiel pour leur sécurité et leur bien-être.
- Créer des environnements stables : Aider les migrants à identifier des environnements stables où ils se sentent en sécurité et soutenus. Il peut s’agir de leur propre espace ou de personnes fiables qui peuvent leur fournir des informations et une assistance utiles.
- Favoriser la perception de soi et les compétences : Encouragez les migrants à se percevoir comme des individus capables, appréciés par les autres. Aidez-les à développer l’empathie, le respect d’eux-mêmes et des autres, et la confiance en leurs capacités.
- Promouvoir la planification de l’avenir et la résolution des problèmes : Aidez les migrants à se fixer des objectifs pour l’avenir et à élaborer des plans pour les atteindre. Encouragez-les à se percevoir comme capables de relever des défis et de trouver des solutions aux problèmes.
- Cultiver la résilience émotionnelle : Enseigner aux migrants des stratégies pour faire face à l’adversité et gérer efficacement leurs émotions. Donnez-leur la possibilité d’exprimer leurs préoccupations et leurs sentiments, et aidez-les à développer des compétences pour faire face aux situations difficiles.
- Créer un environnement favorable : Créer un environnement dans lequel les migrants se sentent valorisés et soutenus, en leur offrant la possibilité de contribuer et de participer activement. Encourager une culture d’entraide et de respect mutuel au sein de la communauté.